«Les boomers finiront bien par crever»Marc Rochette 15 septembre 2005 - 07h15
Quand Alain Samson a lâché le titre de son tout nouvel ouvrage, les éclats de rire n'ont pas tardé, d'autant plus que son auditoire était constitué en bonne partie de la génération X.
Prenant effectivement la parole au premier déjeuner lève-tôt de la Jeune Chambre de commerce de la Mauricie, le conférencier aura vite capté l'intérêt des jeunes gens d'affaires présents en abordant la question du choc des générations.«Les entrepreneurs craignent moins de perdre un client qu'un employé et ils sont pris au dépourvu par les comportements de plusieurs des membres de leur personnel», a-t-il pu témoigner à la suite d'échanges récents avec un groupe d'employeurs.
Et quand il a demandé à d'autres entrepreneurs ce qu'ils pensaient de leurs plus jeunes employés, il s'est fait dire qu'ils n'étaient pas loyaux, ne voulaient pas faire leurs preuves... et clavardaient en travaillant!«Il est impossible pour un patron de bien s'entendre avec ses employés s'il n'arrive pas à comprendre ce qu'ils sont, l'inverse étant également vrai», écrit-il dans son bouquin.C'est dans ce contexte que M. Samson juge important de bien connaître les caractéristiques des différentes cohortes générationnelles.
Les traditionnalistes
Il y a d'abord la cohorte des traditionnalistes, ceux qui sont nés avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette époque plutôt difficile les aura amené à développer un besoin de sécurité, la peur du risque et la tendance à tout économiser.Les circonstances les auront donc façonnés de la manière suivante: ils apprécient un système hiérarchique clairement défini, trouvant normal de faire ce que le patron demande, ils font confiance aux institutions, ils sont loyaux et conformistes en plus de croire en la loi et l'ordre.
Après la guerre et avant la télévision, ce fut le moment de faire des enfants. Et c'est cette période, de 1945 à 1964, qu'on a appelé le baby-boom. Ils sont très nombreux et, le poids de leur nombre aidant, ils ont été en mesure de s'imposer dans la société pendant toute leur vie. Ils l'ont façonnée en fonction de leurs besoins propres et ils sont présentement au pouvoir.
Les baby boomers
Or, les boomers se divisent en deux groupes séparés par le choc pétrolier de 1973: les idéalistes et les cyniques.Les premiers ont vu naître le rock-and-roll et la contraception, vécu la révolution sexuelle et découvert le monde avec Expo 67. L'État s'est mis à enfler et Renée Claude chantait «C'est le début d'un temps nouveau».«Après leur jeunesse oisive, ils sont devenus compétitifs, ils aiment mieux dépenser qu'économiser, ils sont convaincus que le monde leur doit tout, ils pensent prioritairement à eux et souhaitent voir leurs besoins comblés instantanément», décrit l'auteur.Pour leur part, les seconds ont réalisé que le progrès et la science avaient des limites, ils ont découvert que l'Occident ne pouvait pas gagner toutes les guerres et ils ont assisté à une brusque chute de la classe politique.
«Les cyniques sont des solitaires, matérialistes, endettés et ils sont cyniques surtout à l'égard des gouvernements», précise M. Samson.La génération XLes X sont nés entre 1965 et 1980. Les plus jeunes ont donc aujourd'hui 25 ans et les plus vieux, 40 ans. Selon le spécialiste, c'est une génération qui a grandi à une époque où ce n'était plus à la mode d'être ou de faire un enfant.
«Parce que leurs deux parents travaillent, les X ont été les premiers à se retrouver avec la clé de la maison autour du cou, découvrant les jeux vidéo avec la console Atari. Ils ont eu l'impression d'arriver après le party alors qu'on les bombardait de publicités sur le sida. Ayant vu leurs parents se faire mettre à pied, ils se sont promis qu'ils ne mettraient jamais leur avenir entre les mains d'un employeur», fait-il remarquer.
Indépendance, besoin de défis, plaisir, changement, ouverture d'esprit et aptitude au travail multitâche: voilà autant de valeurs qui les caractérisent alors qu'ils ont dû affronter un marché du travail hostile.
La génération millénaire
La génération des années 80 et suivantes, celle du millénaire, est marquée par une nouvelle valorisation de la maternité. C'est l'époque des poupées Bout d'chou et des films du genre «Maman, j'ai raté l'avion». Ces jeunes auront des parents plus âgés, de plus petites familles, un meilleur encadrement et une plus grande stabilité familiale après que le taux de divorce et d'avortement eurent atteint un sommet à la fin des années 70. «Ils maîtrisent bien les nouvelles technologies, sont tolérants, ont foi en l'avenir, apprécient le changement, sont des joueurs d'équipe, se préoccupent de l'environnement et sont branchés sur le monde», a-t-il conclu tout en proposant un partenariat inter-générationnel avec, comme règle platine, «fais aux autres ce qu'ils voudraient qu'on leur fasse».
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1 commentaire:
je suis assez d'accord jusqu'avant le couplet génération millénaire, mais je ne voudrais pas me mettre une jeune génération à dos, ou je vais passer pour une vieille conne... je me tais...
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