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Aussi palpitante qu'un polar, la renaissance du chef-d’œuvre de Fritz Lang ! Complété, restauré, le film est enfin visible dans la version voulue par le réalisateur, quatre-vingt-trois ans après sa conception. Et s'offre une nouvelle première mondiale sur Arte ce soir, en direct de Berlin.
C'est l'un des films les plus connus au monde. Et c'est pourtant un film inédit depuis quatre-vingt-trois ans que les téléspectateurs d'Arte pourront découvrir ce vendredi soir. La chaîne franco-allemande retransmet en direct de Berlin la première mondiale du Metropolis de Fritz Lang dans sa version restaurée, enrichie de vingt-six minutes que l'on croyait disparues à jamais. Pour ce classique du cinéma, c'est le happy end (provisoire ?) d'une histoire riche en mutilations et en rebondissements.
Tout commence en janvier 1927, à Berlin. La UFA, le grand studio de l'Allemagne de Weimar, sort sa superproduction la plus ambitieuse – et la plus coûteuse. Metropolis est un film-monstre : Fritz Lang a tourné pendant 310 jours et mobilisé 36 000 figurants pour livrer sa vision du futur, une ville aux décors pharaoniques et ultramodernes, où une armée d'ouvriers exploités en sous-sol travaille pour le bien-être des riches oisifs qui vivent dans les gratte-ciel. Le grand spectacle annoncé est bien là, mais pas le public. Au bout de quatre mois, le film quitte l'affiche avant de ressortir dans un montage réduit de trente minutes. Ce condensé de Metropolis s'inspire de la version réalisée pour le public américain : le dramaturge Channing Pollock a sacrifié sans états d'âme des scènes essentielles à la compréhension du film, comme la rivalité entre le dictateur Fredersen et le savant fou Rotwang. Pis encore, le négatif des scènes coupées est détruit, et le scénario original disparaît...
L'historien allemand Enno Patalas ne s'est jamais résigné à ce massacre. Dans les années 60, le directeur de la cinémathèque de Munich part à la recherche des meilleures copies de Metropolis. Sa quête le conduit du musée d'Art moderne de New York à Melbourne en passant par Londres et Moscou. Mais aucune bobine ne contient les scènes manquantes... Cet archéologue de la pellicule va alors remonter plusieurs pistes : la musique originale de Gottfried Huppertz, dont la partition comporte de nombreuses allusions aux images disparues ; et, surtout, le visa de censure allemand établi en novembre 1926 qui va être retrouvé par hasard... dans un carton de l'Institut du cinéma suédois, à Stockholm ! Grâce à ce document, qui contient le texte complet des intertitres originaux, Patalas va pouvoir reconstituer virtuellement l'ordre initial des scènes, faute de mieux. La Cinémathèque française s'en mêle en 1983, quand elle ressort de ses archives trois albums que lui avait confiés Fritz Lang. Ils contiennent un trésor : les photos des scènes coupées... Elles seront intégrées telles quelles, en plans fixes, dans le nouveau montage. Après des années d'effort et une restauration numérique colossale, Metropolis peut ressortir en salles en 2001 dans une version de 117 minutes considérée comme définitive.
Mais, en 2008, nouveau coup de théâtre. A Buenos Aires, la conservatrice du museo del Cine découvre dans son fonds des bobines de Metropolis. Miracle, le film dure près de 150 minutes. Comment cette version longue a-t-elle pu se retrouver en Amérique du Sud ? En 1927, le distributeur Adolfo Z. Wilson avait acquis le premier montage du film pour l'exploiter en Argentine. La copie était ensuite passée entre les mains d'un critique de cinéma qui l'a projetée dans des ciné-clubs puis léguée au musée à la fin des années 60. Seul problème : le film est dans un état épouvantable. Tellement rayé qu'on a l'impression qu'une pluie diluvienne tombe en permanence sur les images...
Après un nettoyage numérique de fortune, les scènes manquantes ont pu être intégrées à la version techniquement parfaite de 2001. La différence de qualité entre les images sera donc visible. Mais c'est le prix à payer pour retrouver un classique du cinéma au plus près de ce que souhaitait son créateur.
2 commentaires:
Ah... Euh... Merci de ne le répéter à personne (ou alors seulement au Québec) : je ne l'ai pas encore vu.
J'espère que cette version passera en salle (et surtout que je ne l'ai pas déjà ratée).
ils avaient annoncé il ya trois ans au journal de 20H qu'un mec à buenos aires avait une copie entière de métropolis. mais bon, ya aussi le choix de la musique dans les différentes sorties DVD qui font qu'on accroche le film sur la longueur ou pas; personnellement, je me suis fadé pas mal de copies avec des musiques bien minables!
Sinon, en parlant de chef d'oeuvre mêlés de mystère, je tiens à préciser que ce mystère d'une minute reste toujours en ligne:
www.santasm.net
allez...
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