Dans une brochure destinée aux médecins, l'Institut national du cancer, en France, affirme que le risque de souffrir de certains cancers «est significatif dès une consommation moyenne d'un verre par jour». L'Institut ajoute, catégorique: «Toute consommation d'alcool est donc déconseillée.»
Un verre ou deux par jour? Oubliez ça!
La même conclusion ressort d'une imposante recherche menée auprès de plus d'un million de femmes au Royaume-Uni. Cette étude montre que le risque de certains cancers augmente avec le nombre de verres bus, et ce, dès que la consommation dépasse deux verres par semaine. Cela est vrai surtout chez les fumeuses. Mais, dans le cas du cancer du sein, l'augmentation du risque a aussi été constatée chez les femmes qui ne fument pas. Autre résultat troublant, le vin n'est pas moins cancérogène que les autres sortes d'alcool.
Selon les auteurs, l'alcool serait à l'origine de 11% des cas de cancer du sein au Royaume-Uni. Si ce pourcentage vaut pour le Québec, 600 nouveaux cas de cancer par an seraient causés par la consommation d'alcool.
Dans un éditorial publié en même temps que l'étude britannique, deux chercheurs américains affirment: «Du point de vue du risque de cancer, le message de cette étude ne pourrait pas être plus clair: il n'y a pas de niveau de consommation d'alcool qu'on puisse considérer sans risque.» Déjà, il y a un an, l'imposant rapport du World Cancer Research Fund avait conclu que contrairement à ce que les recherches antérieures laissaient entrevoir, il n'existe pas de «seuil de consommation généralement sûr».
Voici donc le consommateur confronté à un dilemme. Si la consommation modérée de vin diminue les risques de maladies cardiovasculaires mais augmente ceux de certains cancers, que doit-il faire? Se mettre la tête dans son cellier et ignorer les mauvaises nouvelles?
Que penser de la bonne image dont a profité l'industrie vinicole au cours des dernières années, au point que des organismes de lutte contre les maladies cardiaques se sont associés à la Société des alcools du Québec? Et que dire de cette société d'État qui multiplie les promotions pour encourager la consommation du vin, un produit de plus en plus considéré comme cancérogène même lorsqu'il est consommé de façon responsable?
Il se peut - malheureusement! - que les consommateurs, les médecins et la SAQ doivent modifier leur façon de voir la consommation modérée d'alcool. Compte tenu de l'évolution des connaissances scientifiques, compte tenu aussi de la place considérable qu'occupe le vin sur nos tables et dans notre vie sociale, les responsables de la santé publique au Québec doivent se pencher dès que possible sur la question."
1 commentaire:
Comme dit Did, si on arrête de boire, nos oreilles vont faner...
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