"Comment espérer qu'un jour l'Homme que nous  portons tous en nous puisse se dégager de l'animal que nous portons  également si jamais on ne lui dit comment fonctionne cette admirable  mécanique que représente son système nerveux ? Comment espérer voir  disparaître l'agressivité destructrice, la haine, la violence et la  guerre ? N'est-il pas indispensable de lui montrer combien aux yeux de  la science peuvent paraître mesquins et ridicules les sentiments qu'on  lui a appris à considérer souvent comme les plus nobles sans lui dire  que c'est seulement parce qu'ils sont les plus utiles à la conservation  des groupes et des classes sociales, alors que l'imagination créatrice,  propriété fondamentale et caractéristique de son cerveau, n'est le plus  souvent, c'est le moins qu'on puisse dire, absolument pas exigée pour  faire un honnête homme et un bon citoyen."
L’agressivité détournée : Introduction à une biologie du comportement social,
éd. Union Générale d’Edition, coll. « 10/18 », 1970  - page 8
"Tant que mes jambes me permettent de fuir,  tant que mes bras me permettent de combattre, tant que l'expérience que  j'ai du monde me permet de savoir ce que je peux désirer, nulle  crainte : je puis agir. Mais lorsque le monde des hommes me contraint à  observer ses lois, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent  emprisonnées dans les fers implacables des préjugés, alors je frissonne,  je gémis et je pleure."  
Éloge de la fuite (1976),  éd. Edition Robert Laffont, Gallimard, collection Folio essais, 1985 -  p. 184
 
 
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