mardi, juillet 17, 2007

Welcome in America, Land of the Free ...


"Les témoins avouent avoir menti, il sera tout de même exécuté" ( déjà sympa comme titre !)
Agence France-Presse Washington Fanny Carrier

Les ultimes recours sont lancés aux États-Unis pour empêcher l'exécution prévue mardi soir de Troy Davis, un Noir condamné pour le meurtre d'un policier blanc alors que la plupart des témoins à charge ont reconnu avoir menti, souvent sous la pression de la police.

Les faits remontent à une nuit d'août 1989, sur le parking d'un fast-food à Savannah, en Géorgie (sud-est). Un SDF éméché, menacé par un ou plusieurs jeunes, appelle à l'aide. Un policier qui n'était pas en service mais travaillait comme agent de sécurité dans un parking voisin, intervient.

Deux coups de feu claquent: Mark McPhails, 27 ans, s'écroule. Plusieurs témoins ont assisté à la scène, mais certains quittent les lieux avant l'arrivée de la police, et les autres assurent qu'il faisait trop sombre sur le parking pour identifier le meurtrier.

Le lendemain, l'un d'entre eux, Sylvester Coles, se présente au commissariat avec son avocat pour dénoncer Troy Davis, un jeune homme de 20 ans qui venait de se porter candidat pour les Marines, et qui se rend de lui-même quatre jours plus tard, reconnaissant qu'il était présent le soir du drame mais niant toute implication dans le meurtre.

L'arme du crime est introuvable, mais sur la foi de neuf témoignages, Troy Davis est incarcéré, inculpé et condamné à mort en août 1991.

Dans les années qui suivent, les témoins commencent pourtant à se raviser. Aujourd'hui, sept d'entre eux ont modifié leur déposition, plusieurs affirmant même avoir menti sous la pression de la police. Le 8e témoin est introuvable, et le 9e, Sylvester Coles, apparaît particulièrement suspect.

En effet, la défense présente désormais quatre témoins supplémentaires, l'un affirmant avoir vu Sylvester Coles menacer le SDF puis tirer sur le policier, et les trois autres expliquant l'avoir entendu se vanter les années suivantes d'avoir tué le policier tout en faisant condamner quelqu'un d'autre.

Mais aucun juge n'a entendu ces nouveaux éléments. La procédure était terminée au niveau de l'État quand ils sont apparus, et une loi de 1996 impose à la justice fédérale de se contenter de vérifier que les droits de la défense ont été respectés pendant le procès.

Après un dernier échec devant la Cour suprême du pays en juin, l'exécution a été fixée à mardi, 19H00 (23H00 GMT) à la prison de Jackson (Géorgie).

Les avocats de Troy Davis ont déposé de nouveaux recours devant les juridictions inférieures, mais le salut du condamné, âgé aujourd'hui de 38 ans, réside essentiellement dans le comité des grâces de l'État, qui devait examiner l'affaire lundi dans la matinée.

Un comité de soutien, qui anime depuis des années un site Internet (www.troyanthonydavis.org), ainsi que plusieurs associations comme Amnesty International, ont appelé le monde entier à écrire au comité, et ces derniers jours, les médias américains, d'ordinaire discrets sur les exécutions, ont multiplié les reportages sur l'affaire.

Le Conseil de l'Europe a appelé les États-Unis de ne pas exécuter Troy Davis afin d'éviter «une tragique erreur judiciaire» et l'archevêque et prix Nobel de la paix Desmond Tutu a écrit au comité qu'il était «choquant qu'en plus de 12 ans d'appels, aucun tribunal n'ait accepté de tenir une audience sur les pressions de la police».

William Sessions, ancien directeur du FBI et partisan de la peine de mort, a lui aussi estimé la semaine dernière dans une tribune d'un journal d'Atlanta (Géorgie) qu'il serait «intolérable d'exécuter un innocent».

5 commentaires:

El Ultimo Bastardo a dit…

Mercredi 18 juillet ... extension de 3 mois pour Troy Davis ... La Justice ( la quoi ???) aime jouer avec les nerfs des autres ...

DeluxeMan a dit…

il va pouvoir aller a la plage ? J'aimerais aller a la plage avant de mourir...

Quand il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. C'est meurtrier hors de tout doutes avec une extension de 3 mois? hum :>

Le futur est simple, les medias vont sauver la vie de cette homme, ca va etre un autre coup pour la justice americaine qui va vouloir eviter un autre " Rosenberg", Bush va denoncer la chose pour s'en dissocier et gagner en popularite.

D'ou l'expression:
"Quand l'Amerique essuie la merde, le trou de cul brille"

El Ultimo Bastardo a dit…

Tu aurais du faire Homme Politique Deluxeman !!!

DeluxeMan a dit…

ou peut-etre plus poete sessuel...

El Ultimo Bastardo a dit…

Fabio quoi ...