" Lorsqu'on a tout nié dans la frénésie et qu'on a radicalement liquidé les formes d'existence, lors d'un excés de négativité a fini par tout balayer, a qui pourrait-on encore s'en prendre, sinon a soi-meme ? De qui rire, et qui plaindre ? Lorsque le monde entier s'est éffondré sous vos yeux, vous vous effondrez vous-meme irrémédiablement. L'infini de l'ironie annule tous les contenus de la vie. Non point l'ironie élégante, intelligente et subtile, issue d'un sentiment de supériorité, ou d'orgueil facile - cette ironie par laquelle certains manifestent ostensiblement leur distance vis-a-vis du monde - mais l'ironie tragique et amère du désespoir. Car la seule ironie digne de ce nom est celle qui remplace une larme ou un spasme, voire un ricanement grotesque et criminel. [...] Il est significatif que l'ironie envers soi-meme ne présente que la forme tragique de l'ironie. On ne saurait y accéder par des sourires : seulement par des soupirs, fussent-ils étouffés. L'auto-ironie est, en effet, une expression du désespoir : ayant perdu ce monde, vous vous perdez vous-meme. Un éclat de rire sinistre accompagne alors chacun de vos gestes ; sur les ruines des sourires doux et carressants de la naiveté, s'éleve le sourire de l'agonie, plus crispé que celui des masques primitifs et plus solennel que celui des figures égyptiennes."
Sur les cîmes du désespoir - Emil Cioran
J'ai déjà du en parler plusieurs fois ... mais ça calme toujous autant ...du moins on relativise un peu plus après ...enfin moi en tout cas ....
George Abitbol et Emil Cioran avaient raison ...
2 commentaires:
euh c'est quoi cette fonte, tu te fous de la gueule du monde ou quoi?
Sinon ça va, le moral quand même?
bof
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