mardi, février 12, 2008

Quelques citations pour réfléchir un peu ...


"Cependant, je n'ai jamais réussi à expliquer d'une façon satisfaisante à certains étudiants de ma classe de littérature les principes de la bonne lecture qui veulent que l'on lise le livre d'un artiste non pas avec son coeur (le coeur est un lecteur particulièrement stupide), non pas avec son cerveau seul, mais avec son cerveau et sa moelle épinière. « Mesdames et messieurs, c'est le frisson dans la moelle épinière qui vous dit en vérité ce que l'auteur a ressenti ou a voulu que vous ressentiez. "


Vladimir Nabokov
Partis pris

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" Acquérir la puissance, cela se paie cher. La puissance abêtit… "



Friedrich Wilhelm Nietzsche
Le Crépuscule des Idoles

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"Plus on pense de façon objective, moins on existe."

Søren Aabye Kierkegaard

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"Certains problèmes, une fois approfondis, vous isolent dans la vie, vous anéantissent même : alors on a plus rien à perdre, ni rien à gagner.

L’aventure spirituelle ou l’élan indéfini vers les formes multiples de la vie, la tentation d’une réalité inaccessible ne sont que simples manifestations d’une sensibilité exubérante, dénuée du sérieux qui caractérise celui qui aborde des questions vertigineuses.

Il ne s’agit pas ici de la gravité superficielle de ceux qu’on dit sérieux, mais d’une tension dont la folie exacerbée vous élève, à tout moment, au plan de l’éternité.

Vivre dans l’histoire perd alors toute signification, car l’instant est ressenti si intensément que le temps s’efface devant l’éternité.

Certains problèmes purement formels, si difficiles soient-ils, n’exigent nullement un sérieux infini, puisque, loin de surgir des profondeurs de notre être, ils sont uniquement les produits des incertitudes de l’intelligence. Seul le penseur organique est capable de ce type de sérieux, dans la mesure où pour lui les vérités émanent d’un supplice intérieur plus que d’une spéculation gratuite.

A celui qui pense pour le plaisir de penser s’oppose celui qui pense sous l’effet d’un déséquilibre vital. J’aime la pensée qui garde une saveur de sang et de chair, et je préfère mille fois à l’abstraction vide une réflexion issue d’un transport sensuel ou d’un effondrement nerveux.

Les hommes n’ont pas encore compris que le temps des engouements superficiels est révolu, et qu’un cri de désespoir est bien plus révélateur que la plus subtile des arguties, qu’une larme a toujours des sources plus profondes qu’un sourire.

Pourquoi refusons-nous d’accepter la valeur exclusive des vérités vivantes, issues de nous-mêmes ? L’on ne comprend la mort qu’en ressentant la vie comme une agonie prolongée, où vie et mort se mélangent. […] "



Emil M. CIORAN
Sur les cimes du désespoir

5 commentaires:

-=elgrizzly=- a dit…

"Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse."

Alfred de Musset.


Ok, je sors...

Anonyme a dit…

Henri Salvador s'est endormi pour toujours...
Snif.

B.

Anonyme a dit…

Je dirait même plus: Qu'importe le carton pourvu qu'on est livré...

Sinon je ressens comme une vague antinomie entre la citation de Nabokov et les autres...

Anonyme a dit…

Nietsche a tout compris à Sarko. Pas sûre que la réciproque soit vraie.

El Ultimo Bastardo a dit…

ahahah Pour Nabokov, je voulais continuer sur un autre sujet ..puis j'ai retrouvé des notes dans un livre de Dan Simmons avec les citaitons que j'ai écrite ...
Finalement je suis parti sur autre chose ...

Désolé je me suis mis hors sujet

Je dois être un peu antinomique parfois voire dyslexique ... ou alors flashback de l'école : thèse - antithèse - synthèse ... et hop ..je finis bien quand même ...avec Mossieur Cioran ...même si cela n'excuse pas tout !