jeudi, octobre 19, 2006

Comment un petit village du Sénégal a stoppé l'avancée du désert

Comme quoi ...faut réfléchir un peu aux autres et aux arbres ....


François TILLINAC
Agence France-Presse
THIOKHMAR (Sénégal)

Avant, les dunes de sables avançaient de plus de 13 mètres par an. En deux ans, le petit village de Thiokhmar, dans le nord du Sénégal, a réussi à stopper l'avancée du désert en plantant trois hectares d'arbres.

Pris en étau par la poussée du sable blanc venu de la mer et du sable rouge en provenance du désert, les habitants du village étaient contraints de changer d'emplacements plusieurs fois chaque année. "Le désert ne me fait plus peur", raconte aujourd'hui Maïmouna Sow.

"J'habite ici depuis 25 ans, et avant on était obligé de déplacer nos maisons plusieurs fois dans l'année à cause du sable", explique Mme Sow, la quarantaine, qui attend avec son fils Ibrahima le retour de ses autres enfants partis travailler aux champs.

Lassés de l'avancée du sable qui menaçaient leurs cultures, les habitants des quatre cases du village ont planté des filaos, des épineux originaires d'Océanie, pour éviter de se trouver submergés par les dunes.

En deux ans et avec l'aide de l'association française SOS Sahel, ils sont parvenus à stopper totalement la progression des sables.

Auparavant, "les dunes ensevelissaient les cuvettes maraîchères et menaçaient le hameau de Thiokhmar", explique Fatou Kiné Tall, la déléguée de SOS Sahel dans la région de Louga (nord du Sénégal).

Les filaos sont utilisés comme brise-vents et pour leurs racines, qui ont permis la fixation de six dunes en deux ans, ajoute-t-elle.

"Si on n'avait pas planté ces filaos, beaucoup de ces populations n'existeraient plus aujourd'hui", poursuit Mme Tall, qui s'est donnée pour objectif de planter deux hectares supplémentaires chaque année.

Maïmouna pointe du doigt une vague de sable de 3 mètres de haut qui menace sa case mais qui n'avance plus depuis que des arbres ont été plantés à son sommet.

"Grâce à dieu, depuis qu'il y a les arbres, les dunes n'avancent plus et on n'a plus à bouger", se réjouit-elle en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.

Bien que le risque d'ensablement soit jugulé, le quotidien demeure pénible à Thiokhmar et Maïmouna Sow se lamente de l'insuffisance des récoltes qui a poussé son mari à s'exiler en ville.

"Les champs ne donnent pas assez et mon mari est parti à Louga (capitale régionale) pour chercher du travail. Il nous ramène un peu d'argent de temps en temps", explique-t-elle.

Son fils aîné Ibrahima, 17 ans, ne voit pas non plus son avenir au village. "Je suis prêt à aller partout où je peux trouver du travail pour aider ma mère", confesse-t-il, casquette américaine vissée sur la tête et grigris de cuir noués autour des biceps.

"J'aimerais trouver mieux", lâche-t-il en soupirant avant de repartir surveiller ses quelques chèvres qui menacent de s'attaquer aux filaos.

4 commentaires:

Dévi a dit…

Oui...si seulement une moitié du monde pouvait se pencher sur l'autre et lui apporter son aide.
Pas son argent...(qui finalement leur nuit plutôt que l'inverse). mais ses idées, ses mains, son travail, sa solidarité et sa comprehension.
Peut être que tout le monde se sentirais mieux.

Un jour, je vais créer une association.

El Ultimo Bastardo a dit…

bon ...dès que ce n'est pas une connerie ...c'est fini ... ya plus grand monde !!

Un jour ... ben je trouverai peut-être un boulot qui me plaît à 100 % ...

mais bon c'est pas gagné ... alors je ferai peut-être aussi bien d'arrêter ...

druzilla a dit…

Mé noooooonnnnnnnnn!! cé pas ça! mé dès que jé vu la longueur du truc... jé pâli(e? s? t?)... jé pris peur...
'scuse... cé ke y'a pas bocou de temps en ce moment pour tout ça... et lasse!
Druzi Lapaltan

Dévi a dit…

allez, Ultimo...Tu vois bien que tes 2 misérables et uniques lectrices te suivent...
Druzibar fidèles au poste!


la chanson d'Azima

Quand le désert avance
C'est la vie qui s'en va
La faute à pas de chance
Ou dieu qui nous foudroie

Et le désert avance
Plus personne n'y croit
C'est notre déchéance
L'impossible combat
Quand le désert avance

Que veux-tu que l'on soit ?
Les femmes Touaregs dansent
Elles-mêmes n'y croient pas

Dans leurs souvenirs d'enfance
Les chasseurs étaient là
Mais le désert avance
Le sable devient roi

Et c'est notre souffrance
Qui coule entre nos doigts
Dans ces dunes immenses
Qui donc y survivra

Mais toi qui vient de France
Où l'on oublie qu'on boit
Dis-leur ce que tu penses
Dis-leur ce que tu vois

Dis-leur quelle est leur chance
Et qu'ils ne la voient pas
Et qu'on meurt d'impuissance
Mais qu'on garde la foi

Que le désert avance
Et l'eau n'arrive pas
Sans cette délivrance
Nous n'avons plus le choix

Dis-leur que la nuit tombe
Sur cette affreuse urgence
Et que c'est sur nos tombes
Que le désert avance


France Gall.