dimanche, janvier 16, 2005

So far away

C'est comme un petit point rouge qui s'allume à l'autre bout de l'océan au soleil levant.
Un petit point rouge qui se dessine lorsqu'un viseur nous pointe,
Un petit point rouge comme une braise au bout d'une cigarette...
Un petit point rouge comme une goutte de sang sur la peau...

Et puis mes paupières s'entrouvrent et tout reprends sa place.
Cette dimension a ses limites, surtout quand j'oublie mes lunettes.

Ma pensée retourne vers ce petit point rouge qui commence à grandir. Et, dans l'épanouissement de cette couleur sanguine, il prend forme, tout en cherchant à m'éblouir.

C'est Ubin qui me tends la main!
Et m'invite à le rejoindre... là, de l'autre côté du miroir, où la vie est passée dans une autre dimension.
Mais comment pourrais-je traverser ce verre qui me renvoie aussi mes propres reflets et mon regard abruti?
J'ai séché les cours de décorporation parce que je ne voulais pas dissocier mon âme et mon corps. J'ai séché les cours de .., et de ..
J'ai été mauvaise élève ...
J'ai été mauvaise ... et c'est Ubin qui me punit.
Parce que je l'ai reconnu ce petit point rouge, c'est son doigt, qu'il pointe sur moi!

Et là où il touche, ça me brûle, ça me tord, ça me fait mal...
Là, sous mon sein gauche, tout palpite et s'affole...
J'ai enterré ton souvenir dans mon coeur pour que tu restes au plus profond de moi, mais tu jaillis devant mes yeux et m'aveugle de mes doutes!
Non, je ne veux plus vivre entre mes souvenirs ... je m'ouvrirai les veines bientôt et tu partiras pour toujours dans ce petit flot ciselé sur mon poignet...
Et je cicatriserai ma plaie ...
Alors seulement je pourrais faire un pacte avec mes démons intérieurs...


D.J.
(extrait du Journal de Corps de Debility Jane, livre IV, chapitre 12, Tapis se rit rouge)






1 commentaire:

Dévi a dit…

Des monts intérieurs...


c'est toujours le matin
toujours tu me reviens
le sourire invincible

c'est toujours le matin
toujours comme un coup de poing
ton sourire est terrible

Moi je suis enroulé sur moi même
j'ai mal au bide
enroulé comme un tube
de dentifrice...vide
Je t'ai attendu toute la nuit
comme un chien stupide
Oui, je t'ai attendu, attendu

Ne souris pas, ne souris pas
ne me dis pas cette fois
qu'elle t'a aimé comme trois
epargne moi, epargne moi
ne me tue pas cette fois
Ne me dis pas qu'elle t'a fait tout ça

Et mes yeux qui t'ont aimé toujours
viennent encore te mendier
quelques miettes de tendresse
Même si tes habits puent l'amour
même si ton corps est tapissé
de toutes ses caresses

Je te suis dans la salle de bain
tu ne me regarde pas
ton coeur brûle desormais entre ses mains
le mien vole en éclats

J'imagine ses doigts
qui defilent sur toi
comme une armée de soldats
qui tendraient le bras droit

c'est toujours pas très loin
qu'elle éteint le moteur
qu'elle etreint tes lèvres
et qu'elle s'installe dans ton coeur

c'est toujours le matin
toujours la même heure
Je m'habille de ténèbres, tu éclabousses de bonheur...

Bruno Calicuiri